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Plus de 17.000 lieux ouvraient leurs portes pour la 34ème édition des Journées européennes du patrimoine. Autant de découvertes exceptionnelles, d’œuvres méconnues et de témoignages de la diversité de notre patrimoine. Nous revenons aujourd’hui sur cet événement avec une sélection des lieux qui nous ont séduits par leur architecture et leur histoire.


Les cités d’artistes dévoilent leurs trésors

Ce week-end, les villas d’artistes étaient à l’honneur à Paris. Ainsi, les visiteurs purent découvrir la Villa des Arts, un ensemble d’ateliers et d’habitations qui date de la fin du XIXe siècle. Située juste au dessus du cimetière de Montmartre, en plein cœur du quartier des Grandes Carrières de Clichy, cette cité a vu passer de grands artistes comme Cézanne, Signac ou Picabia. Un havre de paix qui se révèle donc être également un lieu d’innovation et de créativité. On pouvait d’ailleurs y découvrir des travaux de jeunesse de certains de ces peintres. Toutefois, c’est surtout l’accès aux ateliers contemporains qui réserva le plus de surprises pour les visiteurs : cinéastes, peintres, photographes, vidéastes… Ils sont nombreux à vivre et travailler dans ce lieu unique, qui fut rénové en 2013.

 

C’est dans une autre cité d’artiste, la Villa Seurat, que s’ouvraient les portes de la maison-atelier de Jean Lurçat. Chef-d’œuvre de modernité conçu par son frère, l’architecte André Lurçat, cet atelier nous permit d’en savoir plus sur l’œuvre et les influences du plus connu des tapissiers modernes. On pouvait en particulier y découvrir des peintures originales et des objets de la collection de l’artiste, qui était aussi poète et céramiste. Ayant fait l’objet d’une restauration récente par l'Académie des Beaux-Arts, l’ouverture de cet atelier faisait découvrir aux visiteurs toutes les facettes de l'univers créatif de l’artiste.

 

A la découverte des joyaux de l’architecture… Et du pouvoir !

Ce week-end, nous avons également eu la chance de pouvoir suivre une visite de l’Oratoire du Louvre et de ses richesses architecturales. Ainsi, si les stalles viennent de l’église Saint-Louis, sa chaire remarquable est bien du XVIIe siècle (Bossuet lui-même y a prêché). Les visiteurs furent également particulièrement éblouis par les grandes orgues, refaites avec beaucoup de respect en 1960.

 

De l’autre côté de l’avenue de Rivoli, on pouvait pénétrer dans le Palais-Royal et admirer la rencontre audacieuse du style néo-classique et de l’art moderne. Avec sa cours conçue par Buren et les fontaines de l’artiste belge Pol Bury, ce haut lieu de l’état offrait un parfait parcours de jeu et de découverte de l’art moderne pour les enfants. Plus orienté vers les adultes, l’exposition "Les coulisses du Conseil d’État" permettait quant à elle de se plonger dans les rouages de cette institution bicentenaire.

 

Pour les amateurs de la pure modernité, il fut possible ce week-end de partir à la découverte de deux bâtiments habituellement fermés au public : la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre et l’Espace Niemeyer, dans le dixième arrondissement.

 

Le premier est l’œuvre d’un disciple du Corbusier, André Wogenscky, qui en garda les prérogatives modernes : béton, aluminium et verre compose cette tour très seventies qui accueille des réalisations de Victor Vasarely, Charlotte Perriand ou encore Olivier Mourgue. Le second est une des plus importantes créations de l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, aidé de Jean Prouvé et de Paul Chemetov. Joyaux du brutalisme pur et dur, ce bâtiment (siège historique du PCF) marie béton et façade de verre, et propose une salle de conférence sous dôme tout droit sortie d’un film de science fiction ! Une vision originale pour conclure en beauté ce week-end enrichissant.